j'ai un ami de longue date menuisier de son métier ; il est également buveur éthylique quand il ne menuise pas.
Converti assez jeune aux usages de Bacchus il se permet de diviser au gré des vieux Grecs. Ce personnage qui cambriole un musée, signant sa forfaiture par la remise du butin accompagnée d'une carte de visite personnalisée... le voilà devant le tribunal accompagné d'un disciple de Thémis. Le juge qui en est à sa dernière présence sur le banc de la magistrature se plaît à la chose; mais plus encore, la jurisprudence couronnera sa carrière d'une auréole bien méritée.
Toutes causes étant par ailleurs terminées, ne reste que la trame enregistrée du destin. La Couronne accusatrice devant l'admission intégrale des faits par la défense se déclare coi. L'honorable juge s'enquérant d'une impossible réplique devant de tels aveux, se voit offrir une "défense de farce" répertoriée une seule fois dans les annales judiciaires du pays. La plaidoirie singulière est tellement étonnante et inusitée que le procureur de la couronne s'abstint de toute réplique.
Le délibéré: Le magistrat ne tarda pas à revenir pour clore le débat . De son avis, c'était tout un privilège que d'être le décideur qui accepte "'une défense de farce"comme point d'orgue d'une carrière.Demandant au prévenu de se lever et avec un coup de maillet qui résonne encore dans les corridors du palais de justice,l'acquittement fut prononcé au grand désarroi de la victime,artiste- peintre bien connue et appréciée par l'accusé.. .La couronne avait le fardeau de démontrer l'intention coupable "mens rea" chez l'accusé ; Elle a failli à la tâche au grand étonnement des avocats spectateurs.